CH-UE : des droits sociaux et syndicaux sont indispensables

02 Mar 2022

Le Conseil fédéral rouvre le dossier européen et pose la question des conditions politiques d’un accord avec l’UE. Le succès de la démarche dépend de la volonté de la population suisse et de l’UE. Pour cela, les salariés doivent être sûrs qu’un accord n’entraînera pas plus de précarité et de sous-enchère salariale.

Le quotidien est difficile : pouvoir d’achat qui stagne ou diminue (hausse des loyers, des primes d’assurance-maladie, etc.), chômage significatif et durable, sous-estimé par les chiffres du Seco (voir OIT). La libre-circulation permet aux patrons suisses de casser les conditions de travail et les salaires. Smood en est un exemple. Cette société, établie à Genève, impose des contrats sans garantir au salarié de pouvoir travailler et gagner sa vie. Le salarié est à disposition de l’entreprise, mais celle-ci ne s’oblige pas à lui donner du travail.

Ce scandale ne serait pas possible à Genève, sans un chômage de longue durée en France et des aides sociales indignes. Un chômeur au RSA peut toucher moins de 500 euros/mois. Qui est responsable de cette surexploitation ? Le frontalier qui fait les trajets de St-Etienne et dort dans sa voiture où le multimillionnaire genevois qui profite de cette précarité pour exploiter suisses et frontaliers «librement»?

Adosser la libre-circulation à des droits sociaux et syndicaux pour toutes et tous est donc la condition indispensable d’une sortie de crise avec l’UE. Ces garanties, ce n’est pas Bruxelles qui les refuse aux Suisses, mais la droite patronale et immobilière majoritaire à l’Assemblée fédérale.

Chronique parue cette semaine dans le GHI.