Texte de candidat.e.s au National

18 Sep 2019

Un logement abordable, un travail non précaire, sans harcèlement, des soins à des primes abordables devraient être des droits pour toutes et tous. Au même titre, la grève des femmes du 14 juin a mis en lumière un droit à l’égalité qui ne se concrétise toujours pas.

L’UDC, PLR et PDC veulent réserver ces droits à une minorité privilégiée. L’appel « Tout le monde doit faire des sacrifices ! » occulte l’énorme concentration des richesses. Or, renoncer au superflu n’est pas la même chose que se priver du nécessaire.

Les milieux immobiliers veulent institutionnaliser les pratiques les plus détestables des bailleurs : contrats à durée déterminée, congés « économiques » pour relouer plus cher, etc. L’initiative de l’ASLOCA « Davantage de logements abordables » a été refusée au nom des « principes de l’économie de marché » qui démontrent pourtant chaque jour leur incapacité à favoriser la construction d’appartements accessibles à la majorité de la population.

Cette « loi du marché » fait de même obstacle à des mesures d’ampleur urgentes contre la crise climatique.

En juin, le Parlement fédéral a décidé de réduire la protection contre les loyers abusifs, permettant aux bailleurs d’augmenter les loyers et empêchant les locataires de s’y opposer.

La droite refuse d’améliorer la protection des travailleur.euse.s. Elle prétend que le dumping salarial serait empêché par les conventions collectives de travail (CCT), mais refuse de protéger les délégué.e.s élu.e.s des salarié.e.s qui les négocient et signalent leur violation. Récemment, des salarié.e.s qui défendaient leur CCT ont été licencié.e.s avec effet immédiat, avec la bénédiction du Tribunal fédéral.

Le Parlement fédéral maintient un financement de l’assurance maladie imposant la même prime à un.e retraité.e ordinaire qu’au directeur de l’Aéroport gagnant presque le double d’un.e Conseiller.ère d’Etat. Alors que le stress au travail coûte des milliards à l’assurance maladie, les employeurs ne versent pas un centime à cette dernière. 

Quelques luttes auxquelles j’ai participé montrent qu’il est possible d’obtenir des succès à partir de l’action de salarié.e.s, de locataires et d’assuré.e.s, et sauvegarder les intérêts de la population. Ceci a permis d’étendre la gratuité d’accès à la justice pour les assuré.e.s, en sus des locataires et salarié.e.s, ou la réintégration des agent.e.s du service public en cas de licenciement infondé, un droit injustement refusé aux salarié.e.s du privé. La loi sur la CPEG (12228) que j’ai corédigée a été acceptée en votation avec l’appui de l’ASLOCA et du mouvement syndical. Les rentes sont préservées, les terrains du PAV resteront en mains publiques et les futurs logements seront soustraits à la spéculation.

L’avenir du droit du travail, du bail et des assurances sociales ne se joue pas en premier lieu au Parlement, mais avant tout par l’action des salarié.e.s, des locataires et des assuré.e.s. La présence à Berne de député.e.s qui portent leur voix est cependant indispensable.

(texte paru dans la Tribune de Genève en septembre 2019)