Contre-réforme AVS 21 : ils ont osé !

06 Jan 2022

Le référendum est lancé contre AVS 21, une réforme des retraites qui creusera les inégalités sociales en Suisse. Pour compléter cette argumentaire, visionnez également la conférence donnée en décembre à Genève par Jean-François Marquis.

Le Parlement fédéral a adopté le 17 décembre la contre-réforme AVS 21. Les élu·es de droite méprisent la volonté des milliers de Suissesses et de Suisses qui ont manifesté pour la fin des discriminations entre femmes et hommes, qui se sont mobilisés contre l’augmentation de l’âge de la retraite d’abord des femmes, puis des assuré·es qui n’ont pas de gros salaires.

Les élu·es de droite représentent les intérêts de personnes fortunées qui peuvent prendre leur retraite bien avant 65 ans, et des assurances qui sont les grandes gagnantes de cette contre-réforme. Celles-ci pourront vendre massivement leurs assurances-vie qui souvent sont de vraies arnaques.

Les conditions de travail se détériorent depuis plusieurs années. Les patrons utilisent toute la marge de manœuvre que leur donne l’absence de droit du travail en Suisse. La grève des salarié·es de SMOOD en est une illustration. La pression sur les travailleur·euses est très forte, notamment à cause de l’absence de véritables mesures d’accompagnement à la libre-circulation des personnes.

Beaucoup de salarié·es sont à bout bien avant 44 ans de carrière ou perdent leur emploi avant l’âge de la retraite.

La droite et le Conseil fédéral font comme si cette réalité n’existait pas. Ils jouent la vieille rengaine de l’AVS menacée de faillite, comme ils l’avaient fait en 2019 pour faire passer leur dernière (et énième) baisse d’impôts en faveur des entreprises et des actionnaires (RFFA).

AVS 21, c’est 2,4 milliards de charges supplémentaires sur les assuré·es avec l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans et la hausse de 0,4% de TVA. Les actionnaires et les entreprises, eux, ne paieront rien ou presque rien. Les cotisations à l’AVS resteront identiques et la TVA ne les concerne pour l’essentiel pas.

La droite a même refusé qu’une partie des bénéfices colossaux de la Banque nationale soit affectée à l’AVS. Il est fort à parier qu’elle souhaite que ces bénéfices distribués à la Confédération et aux cantons servent à financer leurs prochaines baisses d’impôts, comme à Genève les 10% sur l’impôt sur la fortune (100 millions de francs) proposés par Mme Fontanet (PLR).

Pour tenter de faire passer cette régression sociale, la majorité de droite aux Chambres fédérales a voté une compensation limitée aux seules assurées nées entre 1960 et 1968. Ces dernières verraient leurs pertes atténuées par un montant pouvant atteindre CHF 160.- par mois.

Le référendum est lancé.

L’AVIVO s’y engagera et diffusera à ses membres des feuilles référendaires dans le prochain numéro de ce journal. Elle organisera plusieurs moments de mobilisation pour récolter des signatures. Elle continuera, via son groupe sur les retraites, à informer ses membres et la population des enjeux de ce sujet et à former celles et ceux qui le souhaitent lors de soirées de conférences et de débats, comme celle du 9 décembre de Jean-François Marquis.[1]

Christian Dandrès

(Article paru le 1er janvier dans le dernier numéro du journal de l’AVIVO.)


[1] La conférence a été enregistrée et se trouve sur Internet https://www.christiandandres.ch/2021/12/17/conference-sur-avs-21/