Intervention sur le projet de motion 22.3793 «Protection du pouvoir d’achat. Amortir le choc de l’augmentation des primes par une hausse immédiate de la contribution fédérale à la réduction individuelle des primes»
Depuis 20 ans, le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires s’érode principalement à cause de la hausse des loyers et des primes d’assurance maladie. En 20 ans, les loyers ont augmenté en moyenne 30%, et je ne vous parle pas des hausses lors de la conclusion d’un nouveau bail. En 20 ans, les primes d’assurance maladie ont plus que doublé. Puisque ces primes sont payées par tête, elles frappent plus durement les classes moyennes et populaires.
Durant la même période, les salaires n’ont pas suivi, et nous sommes à la veille d’une probable récession. La hausse des taux d’intérêts de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, ainsi que la flambée des prix des énergies en fin d’année risque de faire chuter l’économie mondiale.
A cette situation de fond s’ajoute désormais l’inflation galopante de 3,4% aujourd’hui. Ce chiffre ne reflète pas ce que vivent les ménages des classes moyennes et populaires. Car ce sont en effet les charges incompressibles qui sont en train de flamber et il n’y a pas d’échappatoire possible. Chacune et chacun a besoin de se loger, de se chauffer et de cuisiner. Or, les prix de l’électricité augmentent de + 27%, les primes d’assurance-maladie de +10% dans certains cantons, le carburant de +30%, les loyers des baux indexés de +3,5% auxquels s’ajoutent encore les frais accessoires de +40% selon l’Immo-monitoring du Crédit suisse.
Ces hausses sont soudaines, brutales et massive. Elles vont prendre au piège les familles et les retraités. C’est un pan entier de la population qui risque d’être précarisé. L’impact pour une famille au salaire médian avec 2 enfants perdrait presque l’équivalent d’un mois de salaire (5’000.-)
Le risque est très réel d’un basculement dans la pauvreté. Selon Caritas 8% de la population est sur la sellette en touchant à peine 500.- de plus que le seuil de pauvreté, cela représente 700’000 personnes supplémentaires, soit les populations cumulées des villes de Zurich et de Lausanne.
Il faut donc agir vite et apporter des réponses concrètes.
Le Parti socialiste se réjouit d’avoir trouvé dans des élus du Centre des alliés de circonstances pour agir en faveur des retraitées et des familles des classes moyennes et populaires. Les propositions du Centre et du Parti Socialiste se complètent et sont efficaces. Il s’agit d’indexer les rentes de vieillesse et d’augmenter de 30% au moins les subsides d’assurance-maladie. Elles bénéficieront principalement à la classe moyenne
Ces mesures de soutien au consommateur et à la population ne règleront cependant pas le problème à plus long terme. Des hausses de salaires sont indispensables et possible comme l’ont démontré les négociations en Allemagne menée par IG Metall (+6,5%).
Il faut aussi soutenir la population à long terme en renforçant le service public en répondant aux besoins fondamentaux de la population comme l’accueil extra-familial. Le Parti Socialiste s’y emploie avec son initiative sur les crèches pour que tous les parents qui le souhaitent puisse s’offrir un moyen d’accueil extrafamilial pour leurs enfants.
J’achève sur un commentaire aux textes de l’UDC. Il est indigne de traiter ainsi la détresse de la population à laquelle les propositions du Centre et du Parti socialiste cherche à répondre. Les titres et le contenu des textes de l’UDC ont été puisée au cœur d’un délire maccarthyste, à tel point que vous faites mentir la maxime de Molière : « On veut bien être méchant, mais on ne veut pas être ridicule.» C’est dans Tartuffe et la référence est bien choisie.
La population confrontée à cette crise mérite au contraire attention et respect. C’est ce que le Centre et le Parti socialiste vous propose.