CPEG : les âneries du PLR

26 Nov 2020

Mercredi 25 novembre, le Grand Conseil n’a pas accepté la manœuvre du PLR qui consistait à introduire un régime de primauté des cotisations au sein de la CPEG, pour les Conseiller-ères d’Etat. Dans les colonnes de la Tribune de Genève du 26 novembre, le député PLR Yvan Zweifel a prétendu que ce refus était une “injustice” (https://www.tdg.ch/la-fin-des-rentes-a-vie-du-conseil-detat-est-proche-375865583191).

En réponse à ces propos trompeurs, j’ai cosigné avec Alberto Velasco et Romolo Molo un texte soumis pour publication et que je reproduis ici :


Dans la Tribune du 26 novembre, le député PLR Zweifel persiste à répandre des contre-vérités, appelées fake news aux Etats-Unis d’Amérique (voir aussi infoalternativecpeg.org). Les partis de droite ont en effet réussi à imposer, en commission des finances, une mini-caisse de pensions pour 10 personnes, parmi lesquelles les Conseillers d’Etat, au sein de la Caisse de pensions de l’Etat de Genève, qui compte 50’000 membres actifs ! Cette caisse sera en primauté des cotisations – alors que le peuple a voté en mai 2019 pour maintenir la primauté des prestations. La droite avait dénoncé à l’époque le projet approuvé en votation comme étant trop cher et généreux. Aujourd’hui, elle trouve que le régime qui vaut pour les 50’000 assuré.e.s n’est pas assez bien pour les Conseillers d’Etat. La mini-caisse mijotée par Zweifel et copains est en primauté des cotisations, mais de luxe, bien supérieure à celle qu’elle voulait servir au peuple des fonctionnaires soi-disant privilégiés. Pour faire passer la pilule, elle crie comme Caliméro : c’est trop injuste ! A la différence de ce sympathique volatile, elle ment grossièrement : « la primauté des cotisations est plus juste, votre libre passage représente ce que vous avez cotisé ». Or, la prestation de libre passage comprend toujours ce que l’assuré.e. a cotisé, selon l’article 17 de la Loi sur le libre passage. En revanche, plus longue est la durée d’assurance, plus grande est la part que l’assuré.e. reçoit des cotisations de l’employeur. A durée d’assurance courte, prestation de libre passage moindre. Mais cela ne concerne pas que les Conseillers d’Etat : Des centaines d’autres assuré.e.s de la CPEG se retrouvent chaque année dans la même situation : tous les  auxiliaires engagés pour une durée déterminée, toutes les personnes qui quittent sans être engagées à la fin de la période probatoire (ce qui équivaut à un conseiller d’Etat non réélu par le peuple !) ou encore toutes les personnes qui sont licenciées à la fin d’une longue période de maladie, sans nécessairement recevoir une rente de l’AI, sont exactement dans la même situation que leurs soi-disant « pauvres » Excellences. Il s’agit ainsi de centaines de personnes qui quittent chaque année la CPEG sans recevoir une prestation de libre passage avec la totalité de la part patronale d’épargne. Mais de toutes ces personnes, la droite se moque comme d’une guigne !