Le 31 octobre, 250 employé-e-s des Hôpitaux universitaires de Genève, de l’EMS la Maison de Vessy et de la Maison de retraite du Petit-Saconnex (MRPS) manifestaient à Genève pour demander :
1. l’octroi de la blouse blanche pour les Agent-e-s du SPH,
2. la revalorisation des salaires pour les Agent-e-s du SPH, les Assistant-e-s techniques en stérilisation et les Brancardier-ière-s,
3. des effectifs formés et en suffisance dans tous les services,
4. le respect plein et entier de l’Initiative cantonale 125 votée en 2007,
5. des plannings et des primes de pool pour les soignant-e-s nouvellement engagé-e-s aux HUG,
6. l’octroi de primes de gériatrie pour les soignant-e-s de Joli-Mont, de la MRPS et de la Maison de Vessy,
7. la fin des convocations intempestives du personnel par les hiérarchies de la MRPS et de la Maison de Vessy,
8. la prise en compte comme temps de travail des tests Covid pour le personnel de la Maison de Vessy,
9. l’octroi d’une prime Covid partout où elle se justifie.
Les travailleur-euse-s des soins se mobilisent à nouveau aujourd’hui samedi 28 novembre pour ces revendications.
Voici le texte de mon message de soutien :
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Chères et chers collègues,
Vous êtes réuni-es aujourd’hui pour faire valoir des revendications dont la portée concerne l’ensemble de la population.
La pandémie de COVID-19 a montré le rôle fondamental du service public des soins.
Elle a également mis en lumière les conséquences de la contre-réforme que le Conseil fédéral mène depuis une décennie concernant le financement des hôpitaux.
Au prétexte d’efficience économique, le Gouvernement suisse et la droite parlementaire imposent des coupes budgétaires aux hôpitaux publics, tout en imposant à la population de devoir financer les cliniques privées.
Cette contre-réforme vise à réduire fortement le champ du service public au profit des actionnaires des deux principaux groupes de cliniques privées, Swiss Medical Network (ex Genolier) et Hirslanden, qui réalisent des bénéfices de plusieurs centaines de millions de francs par année.
Ces bénéfices sont réalisés sur le dos d’abord des soignant-es, mais également sur celui des assuré-es de base à la LAMal et des cantons qui doivent prendre en charge 55% des coûts.
La CCT genevoise des cliniques privées prévoit des salaires qui sont de 1’000 à 2’000 francs inférieurs à ceux du service public.
Le Conseil fédéral exige que les cantons et les assuré-es LAMal soutiennent ce dumping.
C’est inacceptable !
Malgré la crise du COVID-19 et au mépris de l’engagement des soignant-es, le Conseil fédéral veut étrangler un peu plus encore le service public.
Il prévoit d’accentuer la concurrence entre les hôpitaux publics et les cliniques privées, en se fondant sur les établissements dont les coûts sont les plus bas.
La perte pour les hôpitaux serait de presque 700 millions de francs par année pour toute la Suisse, ce qui entraînerait des pertes de lits, des effectifs encore plus insuffisants et une charge de travail plus importante.
La crise du COVID doit permettre un changement de cap autour des revendications simples :
- le domaine de la santé est fondamental : il doit rester dans le giron du service public et être soumis à des principes démocratiques ;
- la santé n’est pas une marchandise et ne doit pas servir les intérêts des actionnaires de Genolier et d’Hirslanden ;
- la santé doit être financée par la solidarité de toutes et tous, y compris des entreprises qui aujourd’hui ne paient rien. L’ensemble des coûts est en effet supporté par les assurés et les patients.
Votre bataille est donc fondamentale et c’est un honneur de pouvoir vous soutenir.
Christian Dandrès, militant syndical et Conseiller national, le 28.11.2020