1er mai : une présence de l’AVIVO plus que nécessaire

13 Jun 2023

L’AVIVO était au 1er mai avec un tronçon de cortège et un stand. Elle a fait connaître ses positions : NON à LPP 21, OUI à la hausse des rentes face à l’inflation. Ce fut aussi un moment de récolte de signatures pour notre pétition pour un soutien aux aîné.es avec le versement de CHF 1’000 pris sur les excédents aux comptes de l’Etat.

Etre présent.es à cette journée de mobilisation est important. Un discours sournois commence à se répandre pour casser la solidarité intergénérationnelle et diviser. Durant le débat contre AVS 21, celles et ceux qui soutenaient cette contre-réforme ont opposé jeunes et retraité.es. Avec la LPP 21, cette argumentation est resservie. Les assurances sociales imposeraient aux jeunes actifs de travailler pour des « boomers » qui ne leur laisseront rien.

Ce discours est aussi faux que délétère. La solidarité intergénérationnelle est le cœur de tout système de retraite : je paie lorsque je peux travailler pour que le jour où j’arriverai à la retraite, je puisse bénéficier de la solidarité de celles et ceux qui alors travailleront et cotiseront pour moi.

Plus récemment, cette opposition jeunes/retraité.es a été utilisée dans le débat sur le logement. Les milieux immobiliers veulent réduire la crise du logement à la seule pénurie d’appartements. Exit donc les profits astronomiques des bailleurs et la spéculation ; nul besoin donc de renforcer la protection des locataires. Il suffirait de déréguler et de fluidifier le marché englué dans le droit du bail et les normes destinées à protéger la santé des habitant.es, l’environnement et le patrimoine architectural ou naturel. Les aîné.es seraient aussi responsables de la crise, parce qu’elles et ils ont des baux anciens, paient des loyers moins chers et ont des appartements spacieux.

Quelle hypocrisie !

La crise du logement résulte d’abord du fait que le sol et les logements sont accaparés par des sociétés privées (SI, banques, assurances, etc.) cherchant un maximum de rendements et qui pressent dans ce but les locataires. Les milieux immobiliers versent des larmes de crocodiles sur les appartements familiaux où vivent des aîné.es seul.es, après le départ des enfants, mais ils veulent interdire de sous-louer une chambre pour par exemple accueillir un.e étudiant.e. Ils empêchent aussi les locataires de changer d’appartement en refusant de donner un droit à transférer son bail. Ils ne s’opposent en revanche jamais aux promotions de standings pour des PPE « prestige » de plusieurs centaines de mètres carrés au centre-ville.

Ce discours indigne doit être combattu. Nous ne voulons ni ségrégation sociale, ni rationnement du logement pour les aîné.es des classes populaires et moyennes.

Christian Dandrès

Article paru dans le journal de l’AVIVO de mai 2023.